Clôture du Mois de la Commémoration de la 2nde Abolition de l’Esclavage en Guyane
Mémoire, lumière et transmission à Saint-Laurent du Maroni
Le 10 juin 2025, Saint-Laurent du Maroni a clôturé avec force et intensité le Mois de la Commémoration de la seconde abolition de l’esclavage en Guyane. Organisé du 10 mai au 10 juin, ce mois de mémoire a été rythmé par des conférences, des rencontres littéraires, des projections, des interventions en milieu scolaire et des expressions culturelles. Il s’est conclu dans un élan collectif mêlant histoire, art et citoyenneté.
Cette journée de clôture du 10 juin a débuté en milieu d’après-midi par une prise de parole de l’élue déléguée à la Culture, Renée-Lise BRIQUET, qui a rappelé l’importance de connaître, de transmettre et de commémorer cette histoire. Dans un discours fort, elle a souligné les liens historiques entre les continents africain, sud-américain et européen. Elle a insisté sur le rôle du devoir de mémoire pour apaiser les générations actuelles, réconcilier les héritages et contribuer à un meilleur vivre-ensemble.
« Se souvenir est un devoir, ne pas recommencer est une mission. », a rappelé l’élue.
Le public a ensuite été convié à un plateau artistique sur la terrasse du CIAP, animé par les groupes culturels Katoury et ASC2G. Les rythmes du léròl, grajé et gwo ka ont porté chants, danses et percussions dans un moment vibrant d’hommage, de transmission et de communion culturelle.
En soirée, les participants ont pris part à une retraite au flambeau au départ du Camp de la Transportation. Munis de dispositifs lumineux, ils ont été accompagnés tout au long du parcours par un groupe unifié, formé pour l’occasion par des membres des groupes Avalanche, Renaissance et Vansé, réunis dans un esprit de rassemblement et de partage. Le cortège, rythmé par des percussions inspirées du carnaval, a traversé la ville en passant par la Glacière pour finir à la Place Baudin.
Sur place, les spectateurs ont découvert le mapping vidéo “Liberté”, projeté sur le bâtiment de l’Office du Tourisme. Ce dernier a tenu ses promesses en attirant un public nombreux, fasciné par cette animation inédite, évoquant ce pan de l’histoire de manière ludique, colorée et lumineuse. Le final, porté par les tambours du groupe unifié et les images projetées, a offert une clôture forte, vivante et chaleureusement saluée par le public.
À retenir : un projet de formation artistique et citoyenne
Le mapping vidéo « Liberté » a été réalisé par Manifact, dans le cadre du projet Guyane Vision Citoyenne, porté par la Ville de Saint-Laurent du Maroni avec le soutien de la politique de la ville (Préfecture de Guyane).
Ce programme innovant permet à cinq jeunes issus des quartiers prioritaires (QPV) d’être formés à la technologie du mapping vidéo, ou projection architecturale. Cette forme d’art numérique consiste à créer des fresques lumineuses projetées sur des bâtiments publics.
Manifact est à ce jour la seule structure en Outre-mer à proposer ce type de formation, qui associe culture, technologie, insertion et engagement citoyen.