Histoire & Patrimoine

Les carnets du Patrimoine : carnet n°3 "Le centre ville de Saint-Laurent du Maroni, un plan en damier"

La ville de Saint-Laurent du Maroni, Ville d’Art et d’Histoire, s’est engagée dans la mise en place d’une Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP), ce règlement d’urbanisme vise à protéger, conserver, restaurer les secteurs anciens du centre ville : quartier officiel, village, village chinois, quartier dit carcéral regroupant l’hôpital, le camp de la Transportation, la caserne Joffre.

Afin de mieux appréhender la richesse de ce patrimoine bâti et urbain, le service patrimoine de la Ville de Saint-Laurent du Maroni, en collaboration avec le Service de l’Architecture et du Patrimoine / Direction des Affaires Culturelles de Guyane vous invitent toutes les semaines, à découvrir un aspect du patrimoine saint-laurentais.

L’Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP), instituée par la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement, dite Grenelle II, en remplacement des zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager est une servitude d’utilité publique ayant pour objet de promouvoir la mise en valeur du patrimoine bâti et des espaces historiques et remarquables.


Les carnets du Patrimoine : carnet n°3 "Le centre ville de Saint-Laurent du Maroni, un plan en damier"
Les concepteurs du plan de la ville coloniale à la fin du XIXe siècle ont fait appel aux règles élémentaires de la géométrie qui, depuis l'antiquité, établissent les systèmes de proportion réglant l'architecture autant que les plans urbains. Le plan de 1878 sur lequel se superpose parfaitement le plan cadastral d'aujourd'hui témoigne de la rigueur de sa composition. Le carré donné par le petit côté de l'îlot est la base de la composition du plan de la ville coloniale. Il constitue le « module » dont Vitruve écrivait qu'il est « ce par quoi toutes les proportions sont réglées ». Chaque îlot est obtenu par la combinaison de deux « modules » formant un rectangle dont le rapport de la longueur à la largeur - la proportion - est de 2 pour 1.

Pour régler la largeur de la rue en la maintenant dans un rapport de proportion au module, il suffisait de rabattre la diagonale du carré, puis de poser un deuxième îlot à son extrémité. Le rectangle ayant pour largeur le côté du carré et pour longueur sa diagonale fixe l'une des proportions les plus pratiquées dans les compositions architecturales de l'antiquité. Présente dans le tracé du plan urbain de Saint-Laurent-du-Maroni, elle continue à être utilisée quotidiennement aujourd'hui puisqu'il s'agit de la proportion de notre format de papier A4, dont les propriétés remarquables ont été décrites par Léonard de Vinci.

Une fois placés la proportion de l'îlot et le rapport de la rue à l'îlot, il suffisait de développer la composition jusqu'à six îlots, puis de pratiquer une symétrie par rapport à l'axe principal constitué par l'actuelle rue Félix Eboué, tout en réservant les deux îlots centraux pour l'installation de la place du marché.

A paraitre demain, dans le France Guyane du vendredi 10 août 2012, le carnet n°4 "Saint- L aurent du Maroni, de la fin du XIXème
siècle à la 1ère guerre mondiale"

Rédigé le Mercredi 1 Août 2012 - Service de la Communication

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